dimanche 1 novembre 2015

Marathon de Berlin 2015



Berlin, 27 septembre 2015, 8h59'56" ...


... il ne reste que quelques secondes avant le coup d'envoi du starter....Mais avant de vous raconter cette course mythique, je vais revenir un seconde sur la préparation.

Elle a duré 10 semaines, comme celle de Paris en avril dernier, mais a été nettement plus difficile. L'allure marathon est passé de 4'23/k à Paris à 4'10 pour Berlin.

Les semaines de travail étaient composées de 6 sorties, et 4 de ces semaines m'ont amené à quasi 100 km.

Plus les semaines avançaient, plus l'allure cible rentrait.

JC ne nous a rien épargné, mais le travail semblait payer.


Donc malgré la fatigue, les questions et les incertitudes qui jalonnent ces 10 semaines j'allais de l'avant. La canicule de l'été et les entraînements loin de chez moi pendant les vacances font perdre les repères et une petite anxiété s'installe lorsqu'il est question de trouver un terrain favorable à la VMA ou à la sortie longue du dimanche dans un environnement que l'on ne connait pas ....

A trois semaines de l'échéance arrive le Semi Marathon de Lille.
JC demande à ce qu'il soit couru à allure marathon. C'est ce qui sera fait en 1h27, avec un peu de fatigue sur la fin .....

La dernière semaine parait longue. Aucune des petites sorties en mode footing demandées par JC ne me satisfait : je n'ai que de mauvaises sensations, je suis fatigué....je ne suis pas dedans.

Vendredi 25 Septembre 2015, Berlin, retrait des dossards


Après un vol sans encombre, nous voila, Guillaume, Florent et moi allons au Tempelhof : Aéroport qui sert d'emplacement au Village du Marathon et au retrait des dossards.

La folle ambiance tranche radicalement avec le poids de l'Histoire du lieu.




Des stands d'équipements, de ravitaillements, de tests d'effort physique dans tous les sens, ambiancé par des DJ's en live assurent l'animation de l’événement.
Les dossards sont récupérés sans encombre, les changements de sas, fais facilement et quelques emplettes sportives viennent terminer notre escapade au village du Marathon.

Avec les coupaings !

Mais revenons au 27 septembre 2015 à 8h59'56"...

Guillaume et Florent sont dans le sas devant moi.
Je suis avec JPRR, Nico, Matthieu, Weimar et Florian.
Nous piétinons dans la fraîcheur matinale en attendant le signal du départ.
Weimar et moi avons fait exactement la même préparation. Nous avons vaguement décidé de faire la course ensemble. 
Mais chacun sait que cet effort solitaire ne reflète que la forme du jour J, et avoir exactement la même forme au même moment est bien compliqué.

En même temps que la détonation du pistolet du starter qui résonne, un lâché de ballon monte vers le ciel.
Nous avançons doucement vers l'arche....ça piétine... en passant sous l'arche je m'arrache pour slalomer entre les concurrents moins pressés que moi.
Nous sommes pourtant dans le sas 2h50-3h00.

Au bout du premier kilomètre Weimar me rattrape et se stabilise à mes cotés. "C'est bon, je t'ai rejoint, on y va" me lance t il.

La densité de coureur est énorme dans ce sas.
Il faut jouer des coudes pour se faire une place dans le peloton, Weimar moi slalomons entre les concurrents pour conserver l'allure (l'allure cible est à 4'10/k) .

Mais déjà, je ne suis qu'au 4 ème kilomètre, je sens que je ne suis pas dans le rythme.
Je ne parviens pas à me sentir bien. Je "cours" après une aisance que je n'arrive pas à trouver.

Je ne me sens pas vraiment mal, mais je ne suis pas à l'aise. Weimar est toujours à mes cotés, ou plutôt, je suis toujours aux siens.
Il semble super facile.
Arrive déjà le 10eme kilo en 41'34 (4'10/k).
Je ne suis toujours pas dedans (le serais je à un moment ou à un autre ?).
Weimar continue de dérouler.
Je me sens de plus en plus limite à cette vitesse. Je sais que si je reste à cette allure, je ne tiendrai pas jusqu'au bout. Je décide donc de laisser partir Weimar, que  je ne reverrai plus, pour glisser de 2 ou 3" par kilo.


Sans trop de peine, mais sans réel plaisir, je passe sous l'arche du Semi Marathon en 1h28'34".

Il commence à faire chaud et les ravitaillements en eau, bien que fréquents (tous les 2,5 km) se font au gobelet .... et lorsque je bois au gobelet en courant je m'en mets partout, je m'étouffe et donc je perds du temps.

Mais ce peu de temps perdu n'est rien à coté du confort de course que je ne parviens toujours pas à trouver.
La ferveur des spectateurs me réconforte. Des concerts live, un OVNI de 70 ans au moins en mini jupe qui fait du "Air Guitare" ou des étudiants qui ont monté un mur d'enceintes et mis la musique à fond me redonnent le sourire !

Je suis depuis le 25 ème kilomètre entre 4'15 et 4'25 au kilo. L'objectif du sub 3h peut encore être atteint, mais il faut se réveiller.
Mais je suis au taquet de ce que je peux fournir sans me mettre dans le rouge.

Arrive le 34 ème kilo.

Un meneur 3h me dépasse, ou plutôt m'enrhume en me doublant. Sur quelques foulées, je tente de le suivre, mais je me rends vite compte que je ne pourrais pas tenir encore 8 kilomètres à ce rythme.

Sur la minute et demi que j'avais d'avance au semi, il ne me reste plus que 6 secondes.

Je passe le 40 ème kilo en 2h51'30" (1 minute 30 de trop ... )

Je suis lucide et je sais que je ne ferai pas moins de 3h sur ce marathon, mais qu'il est encore possible d'améliorer mon RP établi à Paris en avril dernier. Donc, plutôt que me cramer inutilement et ne pas profiter de cette fin de course, je préfère ralentir encore un peu aux alentours de 4'40 au kilo.

Je suis content d'avoir opté pour cette gestion de course qui m'a permis d'entendre les encouragements de la foule, d'admirer la Porte de Brandebourg se dessiner au loin et se rapprocher doucement.

Justement, en passant dessous, il ne reste que quelques centaines de mètres à parcourir. Ces derniers hectomètres, je les savoure et j'en profite.

Je passe sous le portique "ZIEL" en 3h01'36 et améliore ainsi mon record sur la distance de 3 minutes.




La barre fictive des 3h n'est donc toujours pas tombée : j'irai l'enfoncer à Paris en 2016 !
Je reste motivé et certain plus que jamais qu'elle n'est pas loin.
Merci à JC pour l'accompagnement et la préparation qui a payé.
Bravo à toute la Team JCS qui a affolé les chronos !!!

J'estime avoir géré intelligemment ma course. Je n'ai pas couru au dessus de mes capacités du jour et j'ai su adapter mes allures à mes sensations : Je suis content de moi :)


PS: admirez le gain d'altitude de Garmin ;)

11 commentaires:

  1. Nous aussi nous sommes contents pour toi !
    Bravo pour la gestion de course
    Rdv à Paris !

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  2. Ah mince mais je ne savais pas que tu partais sur 4'10 !
    Tu as fais une belle année et sacrément progressé. De qui être fier de ce chrono. Une bonne base pour l'année prochaine.
    J'espère te suivre de pas trop loin :)

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  3. Quelle gestion et connaissance de toi. C'est ça ta progression la plus importante. Avec cet acquis tu vas continuer de progresser. Tu sais ce qu'il te reste à faire en tout cas.
    La prochaine marche sera jouissive.

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  4. Chapeau, en plus d'être dans un modèle de performance tu sais aussi gérer les limites. Bravo

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    1. merci :) c'est peut être le métier qui commence doucement à rentrée ?
      A bientot !

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  5. Beau récit. Bon courage, la prochaine fois sera la bonne !

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