jeudi 10 avril 2014

Marathon de Paris 2014



Paris, 6 avril 2014, 8h45...
Quelque part en bas des Champs Elysées, dans le sas Jaune 3h15.


C'est mon second marathon.
Second marathon de l'année, j'ai de belles ambitions le concernant. La seule référence que j'ai est le Marathon de Reims couru il y a 6 mois en 3h21.

Je souhaite ainsi passer sous les 3h15, mais j'espère secrètement passer sous 3h10.
J'ai fait une préparation que j'estime correcte et un semi de Paris abouti qui m'ont donné confiance. C'est donc confiant que je m'élance à 8h51 à l'assaut de l'épreuve Parisienne !

Direction plein Est et le bois de Vincennes. Le premier semi est le plus facile. Il est roulant et ne comporte pas de difficulté particulière.
Le trajet emprunte d'ailleurs le trajet du semi ce qui me permet d'en connaitre les difficultés.

La rue de Reuilly redoutée lors du Semi (au 17ème kilo) arrive ici au 8ème kilo et se négocie plus facilement.

Ainsi, pour remplir l'objectif de 3h10, je dois dérouler à moins de 4'30 au kilo, ce que je fais sans difficulté pour le moment : j'arrive donc porte Dorée, au kilomètre 10 en 44'37.

Arrive le kilomètre 12 et le Château de Vincennes, où mon premier groupe de supporters m'attend ! En me voyant, ils hurlent et je les salue comme il se doit :)
Il fait désormais bien chaud. J'ai gardé à la main une bouteille attrapée au ravito du 10. Je bois autant que je me renverse sur la tête pour me rafraîchir.
Je conserve mon allure sans mal.
Je suis toujours entre 4'25 et 4'30 au kilo et j'approche déjà de la mi-course.
Je croise mes parents sur la rue de Charenton (aux alentours du 20ème kilo) qui me voient en course pour la première fois; un petit coucou rapide, et je file vers l'arche des 21,1 kilo. Je cours alors depuis 1h34.

Le plus facile est derrière moi et c'est maintenant que commencent les choses sérieuses !

22, 23, 24, 25 kilo ... je maintiens l'allure.... mais pour combien de temps encore ?


Je surveille mon cardio de temps en temps. Je dois rester à 170 puls au maximum afin de rester entre 80 et 85% de FCM. Hors, nous sommes depuis plusieurs kilomètres sur les quais de Seine, et la succession de tunnels est vraiment "casse pâte", et à chaque sortie de tunnel, mon coeur monte au dessus de la limite que je me suis fixée.

Kilo 28 .... mon ischio gauche commence à me piquer un peu trop. Je décide de marcher une petite centaine de mètres en me massant pour faire diminuer la douleur, et je repars à 4'30.


Ravito du 30ème. Je cours depuis 2h15 et j'ai très chaud. Je bois beaucoup, me déverse des bouteilles sur la tête, les cuisses et profite des panaches d'eau lancés par les Pompiers pour me rafraîchir.
Je suis toujours sur cette base de 3h10, mais je sens que je ne pourrais pas maintenir ce rythme jusqu'au bout.
Mon cœur monte trop souvent à 180 puls. Je m'oblige donc à marcher pour faire retomber le rythme à 170 et je repars.
Mais désormais, chaque relance est douloureuse et je ne parviens plus à courir à 4'30 au kilo. Je tourne désormais 5'00 au kilo... et je lutte.

Kilo 32 : Mes amis Alexis et Alban m'attendent. A mon passage ils s'élancent à mes cotés.
Alexis me demande si ça va .... bof bof.... je galère vraiment. Même maintenir 5'00 au kilo me demande de gros efforts et désormais mes deux jambes pèsent une tonne.

Vanessa et Arnaud (des amis communs à Alexis et moi) nous attendent au kilo 34 et nous encouragent à grand cris !

Ha ça fait du bien d'avoir des supporters pour nous aider à supporter la douleur ! Merci les zamis :)

Le ravito du 35ème kilo arrive déjà enfin.

Alexis attrape des bouteilles d'eau.... je bois... m'en renverse sur la tête.... je suis dans un état second.
Je ne me souviens plus trop des détails de ces moments de course.
Chaque pas est douloureux.
Abandonner me traverse l'esprit 1000 fois.... mais cette pensée est aussitôt chassée par la volonté de ne rien lâcher, d'aller jusqu'au bout... on a jamais vu une équipe de foot abandonner à la mi-temps car elle est menée 10-0 !
Je SAIS que je vais le regretter de longues semaines si jamais je jette l'éponge : la seule raison qui pourrait me faire abandonner, c'est la blessure, donc je mets un pied devant l'autre et je recommence.

Je marche sur la longueur du ravito et sur les invectives d'Alexis, je repars en trottinant.

Les 3h10 sont déjà loin... je me rapproche désormais des 3h15. Mais même cet objectif me semble désormais compliqué à rallier.

36...37...38ème kilo .... j’aperçois Greg Runner sur le bord de la route, j'hurle "GREEEGGGG" et en deux enjambées nous rejoint et cours quelques dizaines de mètres avec nous. Il  me dit de tenir bon car il n'y en a plus pour longtemps et que la médaille est belle.

40ème kilo ... le meneur d'allure 3h15 de mon sas me double. Je tente de lui emboîter le pas, mais je n'ai plus de jus. Au bout de 20 mètres, je dois me rendre à l'évidence, je ferai plus de 3h15.

41...42... Porte Dauphine, le meneur d'allure 3h15 de l'autre sas me double également. Je jette alors mes dernières forces dans la bataille pour repasser devant et terminer avant lui (les 400 derniers mètres seront courus à 4'00 au kilo) !

Je passe donc la ligne d'arrivée en 3h17'20"....épuisé...ne savourant même pas la fin de la course.

J'améliore donc mon temps de référence sur marathon de 4 minutes : c'est bien là ma seule satisfaction que je tire de cette course.

Je suis certain d'avoir mal géré ce marathon.
J'ai laissé trop d'énergie sur le premier semi. Je n'aurais pas dû essayer de passer sous 3h10. Je pense que si j'étais resté sur l'objectif initial (moins de 3h15) sans esssayer de "griller" les étapes, j'y serais parvenu.

Je prendrai ma revanche la prochaine fois !



Merci à tous les supporters qui se sont déplacés : Brigitte, Léo, Dorothée, Clément, Manon, Papa, Maman, Mémé, Arnaud, Vava, Papa de Vava, Alex, Alban




Félicitations à :
Greg Oh Rit : 3h06'00
Londs : 3h07'30''
Catherine : 3h56'38"
Jimmy : 3h58'46''
Sébastien : 4h05'00
Cyrille : 4h17'46'' (son 1er)
Lorène : 4h27'30" (son 1er)
Nicolas : 4h43'27''
Stéphane : 4h53'07 (son 1er)
















4 commentaires:

  1. Beau résumé ou tu ne triches pas ou tu racontes des moments de doutes et de faiblesses.
    Déjà, je pensais que cela devait être dur, mais après la lecture de ton article...
    Et tu t'es remis?
    Bruno

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    1. oui merci Bruno :)
      Comme d'habitude,j'ai été les lendemain et sur-lendemain en mode "jambes de bois", mais dès le mercredi, j'allais mieux.
      D'autre part, j'ai commencé doucement (mais surement) ce matin la préparation pour le prochain marathon dans 6 semaines !
      A suivre ici même très prochainement !

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  2. IL n'était pas évident cette année ce MDP avec la la chaleur au départ. Mais tu t'en sors pas si mal, même si cela a été plus dur. Alors un grand bravo!

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    1. Merci Greg !
      Ça fait toujours du bien des mots d'encouragement quand on est dans le dur !

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